Le président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa a annoncé ce dimanche, la mobilisation de 53 millions de dollars zimbabwéens (18 millions de dollars américains) qui serviront à indemniser les fermiers blancs âgés, expulsés contre leur gré du Zimbabwe, lors de la mise en œuvre de la réforme agraire décidée par l’ancien président Robert Mugabe.
La décision d’indemnisation ayant été déjà annoncée le 8 avril dernier, Mnangagwa a précisé que «l’enregistrement et la liste des fermiers devraient être terminés à la fin avril, date à laquelle débutera le versement des paiements partiels aux anciens propriétaires» des terrains expropriés.
L’enveloppe devrait indemniser les propriétaires expulsés, uniquement pour leurs investissements et non pour la valeur des terres dont ils ont été expropriés. Pour les autorités de Harare, ces paiements «permettront au gouvernement et aux anciens propriétaires agricoles d’avancer vers la résolution du conflit».
La réforme agraire lancée au début des années 2000, pour corriger une injustice sociale héritée de la colonisation, a entraîné le Zimbabwe dans un désastre économique. Environ 4.000 fermiers blancs avaient été expulsés de leurs terres confiées, par la suite, aux fermiers noirs qui n’avaient pas su les mettre en valeur, faute d’expérience et de moyens matériels et financiers.
Depuis, la production agricole du pays s’était effondrée, entraînant la fuite des investisseurs et l’augmentation du taux de chômage.
Le successeur de Mugabe a fait de la relance de l’agriculture une de ses priorités pour le redécollage de l’économie. Il avait déjà ordonné l’évacuation des fermes occupées illégalement et la restitution symbolique des terres confisquées à une poignée de blancs. De même qu’il avait décidé d’étendre de 5 à 99 ans la durée du bail des fermiers blancs épargnés par la réforme agraire.