Au Burkina Faso, les journées «historiques» se suivent sans se ressembler. Les Burkinabés ont entériné ce week-end la fin du régime militaire au «pays des hommes intègres» qui avait pris le pouvoir au lendemain de la démission forcée de l’ex-président Blaise Compaoré.
En effet, la charte nationale de la transition, qui doit servir de constitution intérimaire, a été officiellement signée dans l’euphorie générale dimanche 16 novembre à Ouagadougou, par l’armée et les civils.
Lors de la cérémonie, le lieutenant-colonel Isaac Zida, homme fort du pays depuis la chute du président Compaoré, a été longuement applaudi par environ 200 personnalités présentes, lorsqu’il a apposé son paraphe sur le document, marquant ainsi le retour officiel du pouvoir aux civils.
Diplomates, autorités religieuses et traditionnelles assistaient également à la cérémonie de signature.
Le Conseil constitutionnel, à nouveau actif depuis le rétablissement de la Loi fondamentale samedi dernier, pourra valider cette charte qui définit le contour constitutionnel de la transition.
Les autorités religieuses et traditionnelles n’ont finalement pas sélectionné de personnalités, selon des membres de cette instance.
Les journalistes Cherif Sy et Newton Ahmed Barry, la sociologue Joséphine Ouédraogo et le diplomate Michel Kafando figuraient sur la liste.
Finalement c’est le diplomate Kafando qui a été désigné président de la république par intérim, par un collège de 23 membres, au sein duquel les civils sont majoritaires.
Ancien ambassadeur du Faso auprès de l’ONU et ex-ministre des Affaires étrangères et de la Coopération dans le gouvernement du colonel Saye Zerbova, Michel Kafando est chargé d’assurer la transition pendant les douze mois à venir et conduire le pays à de nouvelles élections générales prévues en novembre 2015.
La transition militaire au pouvoir à Ouagadougou cède ainsi le relai aux civils pour la mise en place des organes de transition.