L’Union africaine (UA) a fixé lundi, au Conseil militaire de transition au Soudan, un ultimatum de 15 jours pour passer le pouvoir à un gouvernement civil.
Le Conseil paix et sécurité de l’UA, réuni à Addis-Abeba en Ethiopie, autour de l’évolution de la situation au Soudan, prévoit de suspendre le pays de l’organisation continentale si l’armée soudanaise n’obtempérait pas à son injonction, a-t-on précisé lors d’une conférence de presse animée à l’issue de la réunion du Conseil.
L’organe africain «condamne fermement et rejette totalement la prise de pouvoir par l’armée soudanaise, ainsi que la période de transition de deux ans», a-t-on précisé.
La mesure de l’UA, qui intervient pendant que la pression populaire continue encore au Soudan, même après la destitution du président Omar el-Béchir par l’armée, devrait conforter l’Association des professionnels soudanais qui est l’organisateur principal du mouvement de contestation dans le pays. Ce lundi, cette plateforme a appelé à la dissolution du Conseil militaire de transition et son remplacement par un conseil civil.
Le conseil militaire transitoire, formé de hauts gradés de l’armée, a été créé la semaine passée par le ministre de la Défense, Awad bin Ouf, après la destitution et l’arrestation du chef de l’Etat. Il est dirigé par le général Abdel Fattah Abdelrahman Burhan, ancien chef de l’armée de terre.
Le ministre Bin Ouf a également annoncé le coup d’envoi d’une période de transition de deux ans durant laquelle la gestion des affaires de l’Etat reposera sur le Conseil militaire transitoire. Dans la foulée, la Présidence et le Parlement ont été dissous et la Constitution suspendue.