Le vice-premier ministre du gouvernement d’union nationale (GNA) libyen, Ahmed Meitig a déclaré mardi, en marge de sa visite à Rome, qu’il ne s’était jamais engagé à bloquer les migrants en transit dans son pays vers l’Europe.
«Il n’y a pas du tout d’accord pour maintenir les migrants en Libye», a déclaré à la presse Ahmed Meitig, à l’occasion de son séjour à Rome, où il s’est rendu pour solliciter le soutien de l’Italie face à l’offensive lancée il y a dix jours, par le maréchal Haftar au sud de Tripoli.
0 l’instar du chef du gouvernement libyen, Meitig a assuré que si la guerre civile s’étendait dans le vaste pays pétrolier, jusqu’à 800.000 Africains et Libyens pourraient tenter de gagner les côtes européennes.
En 2017, Rome avait conclu un accord, validé par l’Union européenne, avec les autorités libyennes pour former et équiper les garde-côtes libyens. Un volet plus controversé avec des milices libyennes avait permis une diminution drastique des départs des migrants à partir de juillet 2017.
L’arrivée au pouvoir de Matteo Salvini (extrême-droite) en juin 2018 et son refus de laisser débarquer en Italie les migrants secourus en Méditerranée, au large de la Libye, a fait encore baisser le flux migratoire qui est passé de 30.000 arrivées sur les côtes italiennes entre janvier et mi-avril 2017, à 7.500 à la même période en 2018, contre 625 arrivées cette année.
Ces derniers jours, Salvini qui fait l’objet d’une nouvelle enquête pour séquestration de migrants, a répété que les ports italiens étaient fermés et qu’ils le resteraient même en cas de vague de départs massifs de la Libye.
Mais le vice-Premier ministre du GNA a prévenu que «l’accord portait sur la préparation des garde-côtes libyens, c’est tout», en précisant que son gouvernement ne pouvait «pas garantir» la sécurité des migrants tant que les combats se poursuivaient.
Au moins 147 personnes ont été tuées et 614 autres blessées depuis le lancement de l’offensive de l’armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar le 4 avril contre la capitale libyenne Tripoli, selon un nouveau bilan publié lundi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).