Le Parlement égyptien vient de baliser la voie à la prolongation du mandat du Chef de l’Etat Abdel Fattah al-Sissi au moins jusqu’ 2030, en adoptant ce mardi, un amendement constitutionnel qui renforce également les prérogatives de ce dernier.
Suite à une proposition introduite en février par un bloc parlementaire soutenant activement le chef de l’État, plusieurs amendements ont été actés dans la Constitution en vigueur dans le pays depuis 2014.
Les nouveaux articles 140 et 241 de la loi fondamentale par exemple, permettent au chef de l’État d’étendre son deuxième mandat de quatre à six ans, portant ainsi son terme à 2024 au lieu de 2022. Le président Al-Sissi pourra donc se présenter en 2024 à un troisième mandat de six ans, alors que jusqu’à aujourd’hui, la Constitution égyptienne limitait le nombre de mandats à deux, de quatre ans chacun.
La révision constitutionnelle approuvée hier accroît également le contrôle du pouvoir judiciaire par l’exécutif et institutionnalise le rôle politique de l’armée, pilier du régime, notamment l’article 185 du nouveau texte qui octroie désormais au président le pouvoir de nommer les autorités judiciaires pour une période de quatre ans, ou jusqu’à l’âge de leur retraite. D’autres articles élargissant les pouvoirs des forces armées ont également été votés.
Si les partisans du président al-Sissi affirment, pour justifier ces réformes, qu’il a besoin de plus de temps au pouvoir pour mener à bien ses réformes économiques, ses opposants y voient plutôt une manœuvre du président visant à se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible, tout en concentrant davantage de pouvoir entre ses mains, et ainsi «étouffer les libertés».
Le texte sera prochainement soumis à un référendum constitutionnel, dont le calendrier sera annoncé par l’Autorité électorale nationale.