En Arabie saoudite, il y a actuellement une profonde confusion sur les «lignes rouges» qui bougent constamment.
Il y a quelques temps, les questions liées au sexe, à la religion et à la politique constituaient des tabous dans ce pays. Mais, en raison du développement d’un hyper-nationalisme et de la mise en œuvre rapide de réformes sociétales dans ce pays, l’Etat saoudien fait preuve d’incohérence dans ses réponses suite à des présumées transgressions des «lignes rouges», ce qui embrouille les Saoudiens.
A titre d’illustration, au cours de ce mois, un tribunal de Djeddah (ouest) a relâché un «influenceur» du réseau social Snapchat, accusé d’avoir injurié d’autres Saoudiens, affirmant que chaque citoyen est libre d’exprimer son opinion. Une conclusion qui a rendu d’aucuns perplexes alors des opposants et des activistes des droits de l’Homme faisaient en parallèle l’objet de répressions ou d’arrestations.
Ce type de contradictions est devenu courant dans le royaume wahhabite. Toujours à Djeddah, un café vient d’être fermé pour ne pas avoir appliqué la ségrégation entre les deux sexes, au grand étonnement d’autres tenanciers de bistrots où, ces dernières années, il était possible pour femmes et hommes de se mélanger.
«Le système est plein de contradictions … et nous ne savons pas ce qui est bien et ce qui est mal», a estimé sur Twitter Noah al-Ghamdi, un ingénieur saoudien.