Près d’une vingtaine de personnes ont été arrêtées à Djibouti, dans le cadre d’une vaste opération de démantèlement d’un réseau de trafic d’êtres humains, a annoncé la gendarmerie nationale.
Les 18 personnes appréhendées sont accusées d’appartenir à un «vaste réseau criminel de passeurs de migrants clandestins en partance pour les pays du golfe arabique», précise la gendarmerie dans un communiqué.
Ils auraient mis en place de nouvelles procédures dont la plus audacieuse consiste à «employer des jeunes désœuvrés des quartiers défavorisés contre des sommes d’argent très dérisoires, pour repérer les candidats à l’immigration clandestine, les convaincre du bienfait de leur service et les rassembler ensuite dans des maisons louées pour la circonstance».
Et c’est à ce dernier niveau qu’interviennent les trafiquants, en regroupant les migrants dans leur principal «centre de transit» situé dans le quartier populaire d’Arhiba à Djibouti, avant de les transporter par voie routière vers la ville côtière d’Obock, au nord du pays.
Ils sont ensuite pris en charge par d’autres membres du réseau pour «l’unique traversée maritime de ce long et périlleux périple qui se terminera, si tout se passe bien, sur les côtés yéménites désertiques pour une autre traversée aussi incertaine et surtout beaucoup plus dangereuse» vers des pays nantis du Golfe, explique la gendarmerie djiboutienne.
Au moins 58 personnes ont ainsi trouvé la mort, en janvier, dans une opération de ce genre, où leurs deux embarcations ont fait naufrage au large de Djibouti, un petit pays de 23.000 km² seulement, situé à l’entrée de Bab-el-Mandeb, entre la mer Rouge et l’océan Indien.
Les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) informent qu’«environ 80%» des migrants qui arrivent chaque année en transit au Yémen vers les pays du golfe arabique, passent par Djibouti.