Plusieurs milliers d’enseignants marocains dits « contractuels » ont défilé mardi dans les rues de la capitale Rabat, pour réclamer le statut de fonctionnaire au sein du ministère de l’Education.
Portant pour la plupart des blouses blanches, ces enseignants du secteur public, venus de plusieurs villes du pays ont défilé de la place Bab el-Had, près de la médina, vers le Parlement, dans le centre de la capitale.
Ces enseignants protestent contre la politique de «recrutement par contrat» (CDD) en vigueur depuis 2016. Sur les 240.000 enseignants que compte le pays, 55.000 ont été embauchés depuis 2016, grâce à ces contrats.
Leur statut leur donne droit aux mêmes salaires que les permanents – 5.000 dirhams (environ 460 euros) par mois –, mais ne jouissent pas de la même stabilité à l’emploi, ni des mêmes droits à la retraite. Le gouvernement leur a fait différentes propositions, notamment de les intégrer dans les académies régionales, mais toutes ces propositions ont été jugées insuffisantes au fil des semaines.
Une réunion de conciliation prévue mardi a été annulée par le ministère de l’éducation, qui a accusé dans un communiqué, les enseignants grévistes de ne pas «honorer leurs engagements» pris par leurs représentants, précisant qu’il ne poursuivrait pas le dialogue tant que les enseignants grévistes n’auront pas repris le travail.
Les enseignants reprochent au ministre de l’Education, Saïd Amzazi, de ne pas vouloir céder sur leur principale revendication, à savoir l’obtention du statut de fonctionnaire au sein du ministère.
L’enseignement public marocain fait l’objet de critiques récurrentes : bas niveau des élèves, fort abandon scolaire et classes surchargées,…
L’Etat a donc affecté une enveloppe de près de six milliards d’euros au département de de l’éducation et de l’enseignement en 2019 et lancé une «vision stratégique de la réforme de l’éducation», visant à «l’édification d’une école de l’équité et de la qualité» d’ici à 2030.