L’avionneur américain Boeing a chiffré hier mercredi à un milliard de dollars l’immobilisation au sol depuis mi-mars du 737 MAX, son avion vedette, suite à deux accidents impliquant ce modèle. Cette estimation est encore provisoire.
La somme avancée par Boeing couvre une hausse anticipée des coûts de production du 737 MAX et notamment des modifications en cours pour éviter de nouveaux dysfonctionnements du logiciel anti-décrochage MCAS de l’appareil, mis en cause dans les deux accidents. Elle intègre également la formation supplémentaire des pilotes exigée par les régulateurs pour lever l’interdiction de vol frappant l’avion, locomotive des ventes de Boeing.
Mais cette somme a de grandes chances de gonfler encore puisqu’elle ne prend pas en compte les éventuelles indemnisations des compagnies aériennes, qui ont dû annuler des vols programmés sur des 737 MAX et les possibles dommages que le constructeur aéronautique pourrait être amené à verser aux familles des victimes.
Le 10 mars dernier, un 737 MAX exploité par Ethiopian Airlines s’est écrasé au sud d’Addis Abeba, faisant 157 morts, quelques minutes après le décollage. Cinq mois auparavant, le 28 octobre dernier, le crash d’un 737 MAX 8 de Lion Air entraînait la mort de 189 personnes.
Ces deux tragédies ont entraîné l’immobilisation au sol de cet avion, dont 370 modèles étaient déjà en service, et soulevé des interrogations sur sa certification. Une enquête a été ouverte aux Etats-Unis par le ministère de la Justice, tandis que le département des Transports examine sa procédure de certification.
Un retour dans le ciel du 737 MAX est conditionné à l’approbation par la FAA, l’agence fédérale de l’aviation américaine, après examen de la mise à jour du MCAS. Boeing espère une levée de l’interdiction de vol en juillet prochain.