Pékin a adressé hier jeudi une protestation officielle à Paris au motif que la frégate de surveillance française Vendémiaire aurait « franchi illégalement » le détroit de Taïwan en pénétrant dans « les eaux territoriales chinoises », des accusations que la France a démenties.
Le ministère chinois de la Défense a expliqué que « l’armée chinoise a envoyé des bateaux de guerre conformément à la loi, afin d’identifier le navire français et lui intimer l’ordre de partir ». La veille, mercredi, l’agence Reuters publiait une dépêche qui indiquait, sur la foi de sources américaines non précisées, que le navire français avait franchi le détroit trois semaines plus tôt, le 6 avril.
Selon Reuters, c’est cet incident qui a privé le navire français de sa participation à la parade navale du 70ème anniversaire de l’armée populaire de libération mardi dernier, alors que le navire français avait participé en grande pompe à la parade du 60ème anniversaire en 2009. La France « a réaffirmé son attachement à la liberté de navigation conformément au droit de la mer », mais refusé de préciser le point de passage du Vendémiaire, tout en assurant que les « eaux territoriales » au sens où l’entend la Chine sont les eaux internationales.
Pékin revendique au même titre que l’île elle-même le détroit de Taïwan, qui fait jusqu’à 180 kilomètres de large, et 130 kilomètres à son point le plus étroit, mais le transit y reste libre. La fronde de Pékin pourrait s’expliquer par le fait que les autorités françaises affichent un intérêt croissant pour la sécurité de la région « indo-pacifique », selon une terminologie américaine récemment adoptée par Paris, alors que la Chine ne cesse de s’affirmer dans les mers de Chine et au-delà.