Des activistes rwandais qui tenaient à la suppression d’une loi incriminant des injures à l’égard du président de la République n’ont pas obtenu gain de cause. La Cour suprême a maintenu, dans son intégralité, cette loi répressive qui avait été adoptée en septembre 2018 et qui prévoit des peines allant de cinq à sept ans de prison et d’un maximum de 6 860 euros d’amende, en cas de diffamation envers le président.
La plus haute juridiction du pays a jugé nécessaire cette loi en raison des exigences liées à la fonction présidentielle. Pour l’institution, le texte n’a rien d’anti-constitutionnel, comme le prétendent certains observateurs, dans la mesure où il protège l’image et les hautes fonctions occupées par les autorités du pays.
Seule la diffamation envers les particuliers a été supprimée du texte. L’outrage d’un député ou d’un agent de la fonction publique par la parole, l’écrit ou la caricature est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à deux ans de prison avec une amende avoisinant les 490 euros.
Ainsi le dirigeant rwandais, Paul Kagame, qualifié de dictateur par certaines ONG, pourrait continuer à défendre ses actions, sans craindre en retour des propos pouvant porter atteinte à sa personne.
Des organisations de défense de la liberté de la presse, dont Reporters sans frontières (RSF), avaient dénoncé ce texte qui porte atteinte à la liberté d’expression et qui limite l’exercice des journalistes locaux.