L’embargo américain interdisant à toute entreprise des Etats-Unis d’acheter du pétrole vénézuélien et à toute entité étrangère d’utiliser le système bancaire américaine pour se fournir en or noir vénézuélien est entré en vigueur hier dimanche.
Cet embargo avait été annoncé par le président américain Donald Trump pour renverser le gouvernement vénézuélien au profit de l’opposant Juan Guaido, autoproclamé président par intérim et reconnu comme tel par une cinquantaine de pays, dont la plupart de ceux d’Amérique latine.
En s’attaquant au secteur pétrolier, Donald Trump atteint le Venezuela en plein cœur. Le pétrole représente en effet 96% du revenu national du Venezuela qui exportait fin 2018, un demi-million de barils par jour vers les Etats-Unis, et trois quarts de ses revenus pétroliers provenaient de clients américains.
La filiale américaine de la compagnie pétrolière publique vénézuélienne PDVSA, Citigo, possède des raffineries, des oléoducs et des participations dans des terminaux pétroliers sur le sol américain.
L’embargo devrait enfoncer davantage le couteau dans la plaie du régime de Nicolas Maduro puisque les nouvelles sanctions s’appliquent à toutes les sociétés étrangères entretenant des liens avec les Etats-Unis, ce qui couvre la quasi-totalité de la planète.
Déjà, les sociétés indiennes, troisième pays importateur de pétrole vénézuélien en 2017 après les Etats-Unis et la Chine, ont déjà commencé à se retirer en prévision des sanctions, faisant de la Chine et de la Russie les principaux soutiens du président Maduro.
Les achats de pétrole vénézuélien par les Etats-Unis avaient déjà nettement chuté. Le consultant Rapidan Energy Group estime que la production de PDVSA, qui était déjà tombée à 840.000 barils en mars, pourrait chuter à 200.000 barils par jour contre 3,2 millions en 2008. Le FMI prévoit une chute du Produit Intérieur Brut vénézuélien de 25% cette année.
Ces prévisions ne devraient pas aider à résoudre la crise économique sans précédent que traverse actuellement le Venezuela. Le pays doit des milliards de dollars à ses alliés. Et selon les chiffres de l’ONU, quelque 2,7 millions de Vénézuéliens ont fui le pays depuis 2015, face aux pénuries de biens de première nécessité et de médicaments.