L’ex-président Blaise Compaoré qui avait démissionné de son poste le 31 Octobre dernier, sous la pression de l’opposition et des manifestations populaires, s’était installé provisoirement en Cote d’Ivoire avant de quitter jeudi Yamoussoukro, en direction du Maroc.
En effet, Compaoré et sa famille ont quitté dans jeudi après-midi la capitale de Côte d’Ivoire, où ils se trouvaient depuis trois semaines, en direction du Royaume chérifien, a indiqué la présidence ivoirienne. Le départ de l’ancien chef de l’Etat burkinabè n’est pas définitif, Blaise Compaoré étant «amené à revenir» à sa résidence à Yamoussoukro, a-t-on précisé de même source.
L’ex-président, chassé par la rue après 27 années de règne pour avoir voulu réviser la Constitution afin de se maintenir au pouvoir, avait été exfiltré le jour de sa démission du Burkina Faso vers la Côte d’Ivoire grâce à des moyens militaires français. Blaise Compaoré est réputé avoir alors qu’il était président de Côte d’Ivoire, de bonnes relations avec les autorités marocaines.
La présence de l’ex-président burkinabè en Côte d’ivoire a crée une vive polémique à Yamoussoukro, où son action très controversée durant la crise politico-militaire au Faso, a été mal perçue par une partie de la classe politique ivoirienne particulièrement dans les rangs de l’opposition et de la société civile.
En effet, sa présence en terre ivoirienne n’est pas du tout apprécié par les partisans de Laurent Gbagbo. En revanche, pour les partisans de l’actuel président ivoirien, Alassane Ouattara, Blaise Compaoré est un «faiseur de paix» dans cette région d’Afrique.
«Il y avait beaucoup de rumeurs liées à sa présence en Côte d’Ivoire», «A ce niveau-là, son départ va faire du bien» a souligné un officier militaire ivoirien.
Du coté marocain, les autorités n’ont, pour l’heure, fait aucun commentaire sur l’arrivée de Blaise dans le Royaume.
Le roi Mohammed VI du Maroc a en revanche, adressé ce jeudi, un « message de félicitations » au nouveau président intérimaire burkinabè, Michel Kafando.
Dans son message diffusé par l’agence officielle MAP, le souverain marocain souligne notamment « Votre désignation (le président Michel Kafando) répond à la volonté du peuple du Burkina Faso d’aller de l’avant sur la voie de la consolidation de la démocratie ». Pour l’instant aucune information sûre n’a filtré sur les réelles intentions de l’ex-président burkinabè quand au pays qu’il va choisir pour son exil. Une chose est sûre, Blaise ne prendra pas le risque de retourner dans son pays natal.