La République démocratique du Congo (RDC) a mis en place un comité de pilotage multisectoriel de riposte contre la maladie à virus Ebola, près de huit mois après le déclenchement de la dixième éruption de cette maladie.
Ce comité a été mis sur pied, à l’issue d’une réunion samedi, autour du président congolais Félix Tshisekedi, des experts chargés d’évaluer et de réfléchir sur les voies et moyens d’éradiquer cette épidémie.
Présidé par le premier ministre, ce comité comprendra outre plusieurs membres du gouvernement, des représentants de l’armée, de la police, de la MONUSCO ainsi que des experts dont le célèbre professeur Muyembe Tamfun, expert d’Ebola mondialement connu.
L’armée et la police, de concert avec la MONUSCO, auront à sécuriser les centres de riposte et de traitement contre Ebola.
L’épidémie a été déclarée le 1er août dans la province du Nord Kivu (nord-est) et marginalement en Ituri voisine.
L’épicentre s’est déplacé de Mangina, en zone rurale, à la ville de Beni, puis actuellement à Butembo-Katwa, à 50 km au sud de Beni dans cette région où les populations se déplacent fréquemment.
Depuis le début de l’épidémie en août 2018, «le cumul des cas est de 1.396, dont 1.330 confirmés et 66 probables. Au total, il y a eu 900 décès et 394 personnes guéries » au 25 avril, selon le ministère de lasanté de la RD Congo.
La lutte contre l’épidémie a été perturbée ces dernières semaines par des attaques de groupes armés. En outre, au sein des communautés, des membres résistent aux actions de prévention, soins, et enterrements sécurisés, ce qui perturbe la riposte à Ebola en limitant l’accès du personnel sanitaire à la population et aux malades.
Il s’agit de la dixième épidémie de fièvre hémorragique sur le sol congolais depuis 1976 et de la plus grave dans l’histoire de la maladie après celle qui avait tué plus de 10.000 personnes en Afrique de l’Ouest (Guinée, Liberia, Sierra Leone) en 2014.