Un des chefs du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), Salif Sadio a menacé, samedi, de reprendre les armes en raison de la lenteur des négociations de paix entre la Casamance et l’Etat sénégalais.
«Les négociations piétinent. L’Etat du Sénégal ne montre aucune volonté de respecter ses engagements», a déploré ce chef rebelle de l’aile combattante Nord du MFDC, depuis un village proche de la frontière gambienne.
«Si les choses continuent comme elles sont, nous serons obligés de prendre les armes pour les faire avancer, car la population de Casamance souffre énormément», a affirmé pour sa part Aliou Sagna, un des lieutenants de Salif Sadio, regrettant le fait que la dernière rencontre avec les autorités de Dakar remonte à 2017.
La Casamance est une région située dans le sud du Sénégal, isolée du reste du pays par la Gambie. Le conflit sanglant dans cette zone a pris corps en décembre 1982 lorsque des membres du MFDC avaient marché pacifiquement à Ziguinchor, capitale régionale de la Basse-Casamance, pour tenter de remplacer le drapeau sénégalais par un autre.
Ce conflit a toutefois connu une accalmie depuis plusieurs années. Les dernières négociations ont eu lieu effectivement en octobre 2017 à Rome sous l’égide de la communauté catholique de Sant Egidio, médiatrice dans ce différend.
En janvier 2018, un regain de violence a été enregistré dans la région, à la suite du massacre de 14 hommes partis chercher du bois dans une forêt.
Pour Ousmane Diédhiou, un autre lieutenant de Sadio, «les négociations avancent à pas lents certes, mais elles avancent à pas sûrs vers l’indépendance de la Casamance».
La sortie médiatique de Salif Sadio qui vit dans la clandestinité, a provoqué plusieurs réactions. La veille de sa déclaration, le président du Collectif des cadres casamançais, Moussa Cissé a dénoncé la mauvaise foi de ce chef de guerre qui ne s’est jamais présenté à la table des négociations.