Londres a autorisé la semaine dernière, le groupe chinois Huawei à participer au déploiement dans le Royaume-Uni de la 5G, future génération ultrarapide de l’Internet mobile.
Cette décision fait débat alors que les Etats-Unis accusent l’équipementier chinois d’espionnage au profit de Pékin, l’ont exclu du marché de la 5G et incitent leurs alliés occidentaux à en faire de même.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, Jeremy Hunt a appelé son gouvernement à faire preuve «de prudence» vis-à-vis de Huawei. Dans les colonnes du Daily Telegraph, le chef de la diplomatie britannique a rappelé «la loi de 2017 qui dispose que toutes les entreprises chinoises, quel que soit leur actionnariat, doivent coopérer avec les services de renseignements chinois en toute occasion», une disposition qui justifierait à elle-seule la plus grande prudence avant toute décision finale.
Mercredi dernier, le Daily Telegraph a dévoilé que la Première ministre Theresa May avait donné son aval à Huawei dans la 5G, lors d’un Conseil de sécurité national, malgré les réserves de plusieurs membres du gouvernement, dont Jeremy Hunt, le ministre de l’Intérieur Sajid Javid, celui de la Défense, Gavin Williamson, et celui du Commerce international Liam Fox.
Selon cette autorisation, Huawei aurait un accès limité dans le déploiement de la 5G, et ne serait pas impliqué dans le cœur du réseau mais sur des infrastructures moins sensibles, comme les antennes.
Le gouvernement britannique a vivement réagi à cette fuite dans la presse en affirmant qu’il dévoilera sa position officielle d’ici le mois de juin. Cela n’a pas empêché les Etats-Unis de réagir également, contre la décision britannique.
D’après le Guardian, le secrétaire adjoint au département d’Etat américain Robert Strayer a indiqué hier lundi, que si un pays décidait de recourir aux équipements du groupe chinois, Washington serait contraint de revoir sa politique en matière d’échanges d’informations avec ledit pays. La même menace avait été brandie le mois dernier contre l’Allemagne.