L’opposant congolais Martin Fayulu, candidat malheureux à la présidentielle du 30 décembre dernier en République démocratique du Congo (RDC), pourrait devoir comparaitre devant la justice, suite à une plainte déposée à son encontre pour «incitation à la haine ethnique, massacre des balubas, pillages, atteinte aux droits garantis et crime de génocide et crimes contre l’humanité».
L’information sur la plainte a été annoncée ce lundi par le procureur général de la République, Flory Kabange Numbi, qui dit l’avoir reçue le 18 février dernier de la part d’un certain Jean-Claude Ngoy Lufuluabo, et l’avoir transmise à la police nationale.
Le nouveau président congolais, Felix Antoine Tshisekedi, est issu des Balubas, une importante ethnie habitant principalement la région du Kasaï, au centre du pays.
La sortie médiatique de Numbi intervient alors que la veille, Fayulu, qui revenait d’une tournée en Europe, a appelé à la démission du nouveau président lors d’un meeting à Kinshasa, la capitale.
«Cette fois-ci, nous sommes rentrés pour demander et obtenir la démission de Félix Tshisekedi. Il a fait la honte, il a vendu le pays», a-t-il déclaré devant plusieurs milliers de ses partisans.
«N’attendez plus un mot d’ordre (…). Vous, peuple, vous êtes plus fort que n’importe quelle armée au monde. Au Soudan et en Algérie, le peuple a obtenu le départ des dirigeants. Ici, on doit faire la même chose contre Kabila et Tshisekedi», a-t-il martelé.
Cet opposant qui a toujours revendiqué la victoire à la dernière présidentielle, a, par ailleurs, annoncé des actions de contestation pacifique à partir du mois prochain en vue de réclamer la vérité des urnes et de contraindre Tshisekedi à la démission.
Samedi, Fayulu était à Bruxelles où il a pris part à une réunion des leaders de la coalition Lamuka qui avait soutenu sa candidature au scrutin présidentiel. D’après la presse locale, Fayulu s’est attiré quelques critiques de la part de certains de ses alliés, à cause de ses déclarations.