Le Conseil national des républicains (CNR) de l’ex-chef rebelle congolais Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntoumi, a reçu l’autorisation de reprendre ses activités après trois années d’interdiction.
Pour les autorités, cette initiative, notifiée à Ntoumi par une correspondance du ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, est pour renforcer la paix dans la région du Pool, au sud de la République du Congo, où des violences armées entre les miliciens Ninjas du pasteur Ntoumi et la force publique avaient éclaté en avril 2016, après la publication des résultats de l’élection présidentielle remportée par le président Dénis Sassou Nguesso.
C’est d’ailleurs au lendemain de l’éclatement de ces affrontements que le CNR, qui n’avait pas reconnu la victoire de Sassou, avait été suspendu.
La décision de Brazzaville de lever la suspension du CNR fait suite aux accords de cessation des hostilités signés entre le gouvernement et le pasteur Ntoumi le 23 décembre 2017. Entre temps, les autorités ont eu à lancer une opération de ramassage d’armes détenus par les Ninjas et à lever le mandat d’arrêt qui avait été émis par la justice contre l’ex-chef rebelle.
La levée de la suspension a cependant reçu un accueil mitigé dans le camp de Ntoumi. Selon des sources concordantes, le CNR aurait préféré voir la décision notifiée par un arrêté ministériel et non pas une simple correspondance du ministre.
L’ex-chef rebelle qui vit retranché dans son fief du Pool, n’aurait pas encore réagi officiellement à la démarche gouvernementale. La levée de la suspension offre l’occasion à son parti de renouer avec ses activités, dans la perspective de la présidentielle de 2021.