Les parties en conflit au Soudan du Sud sont réunies jeudi et vendredi à Addis-Abeba, à l’appel du bloc régional est-africain Igad, pour relancer l’accord de paix signé en septembre 2018 dans la capitale éthiopienne, actuellement dans une impasse.
Conscients du risque de voir le processus de paix capoter une nouvelle fois, les pays de la « Troïka », États-Unis, Royaume-Uni et Norvège, ont appelé les belligérants à trouver un compromis.
« Toute décision sur la formation d’un gouvernement de transition comme prévu ou un report à une date ultérieure devrait être la conséquence d’un consensus entre les parties », ont estimé mardi dans un communiqué ces pays, parrains historiques de l’indépendance du Soudan du Sud et importants bailleurs de fonds.
La « Troïka » constate que l’application de l’accord de paix « a pris du retard et des échéances clés ont été ratées ». Outre la sécurité à Juba, des questions sensibles, comme la création d’une armée nationale, le cantonnement des groupes armés ou le nombre d’États régionaux, n’ont pas encore été réglées.
Cet accord prévoyait une période de transition s’achevant le 12 mai à l’issue de laquelle un gouvernement d’unité nationale devait être formé. Mais sa mise en œuvre a pris beaucoup de retard, et gouvernement et rebelles sont en profond désaccord sur l’attitude à adopter.
Le gouvernement, dont le porte-parole Ateny Wek Ateny a fait savoir que le président Salva Kiir ne se rendrait pas à Addis-Abeba, est déterminé à ce que le calendrier initial soit respecté et entend faire porter la responsabilité d’un échec à la rébellion.
«Nous aimerions que les parties s’accordent sur un délai, mais nous aimerions aussi voir que le gouvernement est déterminé politiquement et en termes de ressources à faire en sorte que les mesures prévues par l’accord soient mises en œuvre», a déclaré à la presse Kang Pal Chol, un haut responsable du SPLM-IO, le mouvement de M. Machar. Il s’agit de la troisième tentative de faire travailler ensemble MM. Kiir et Machar, dont la rivalité a déclenché en décembre 2013 une guerre civile qui a fait plus de 380.000 morts, et poussé plus de quatre millions de Sud-soudanais, soit près d’un tiers de la population, à quitter leurs foyers.