Le procureur général du Soudan, Al-Walid Sayyed Ahmed, a ordonné un interrogatoire du président déchu Omar el-Béchir pour des affaires de « blanchiment d’argent et de financement du terrorisme », affirme un communiqué du ministère de la Justice, publié ce jeudi.
« Le Procureur général par intérim Al-Waleed Sid-Ahmed Mahmoud a ordonné jeudi l’interrogation de l’ancien président Omar Hassan Ahmed el-Béchir, dans le cadre du procès qui lui est intenté en vertu de l’article 6/1 de la Loi sur la gestion des devises étrangères et de l’article 15 de la Loi contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme », indique le document.
Mahmoud a également demandé au département de la Justice d’ouvrir une enquête portant sur les transactions financières présumées de plusieurs autres anciens responsables dans le pays. Mercredi, le procureur général a ordonné la saisie des biens de certaines anciennes figures du régime d’el-Béchir.
L’ex-chef d’Etat a été destitué le 11 avril dernier par l’armée à la suite d’un mouvement de contestation inédit, déclenché en décembre par la décision des autorités de tripler le prix du pain.
De leur côté, les Soudanais continuent à déferler devant le QG de l’armée à Khartoum pour réclamer un transfert du pouvoir aux civils.
Le Conseil militaire de transition, présidé par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les leaders de la contestation populaire se sont déjà mis d’accord pour établir un Conseil conjoint militaro-civil, appelé également Conseil souverain.
Mais les négociations traînent les pieds, en raison des différends qui opposent les deux parties sur le nombre de membres du nouveau Conseil à mettre en place, et sa composition. Chaque camp désire être majoritaire dans cet organe.
Ce jeudi, l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), qui regroupe les principales formations du mouvement de protestation, a présenté un document au Conseil militaire dans lequel elle propose une administration civile, avec des organes exécutif, législatif et judiciaire.
L’ALC attendrait la réponse du Conseil d’ici « 72 heures ». Pour sa part, le Conseil militaire a indiqué qu’il examinerait le document et poursuivra le dialogue avec l’Alliance.