Le renforcement des sanctions américaines contre l’Iran est devenu effectif hier jeudi. Les dérogations accordées par le Trésor américain pour importer du pétrole iranien ont pris fin officiellement. Mais l’Iran entend bien continuer à exporter son pétrole.
Les dérogations américaines sur l’achat de pétrole iranien ont expiré hier jeudi pour huit pays dont la Chine, qui est le principal acheteur de l’or noir perse, avec 400 000 barils par jour livrés. Sara Vakhshouri, ancienne responsable de la National Iranian oil Co a déclaré qu’aucun des acheteurs de pétrole iranien ne s’est engagé à prendre une cargaison ce mois-ci, signe que les menaces américaines sont prises au sérieux.
Après avoir mis les Gardiens de la révolution (les Pasdaran) sur la liste des organisations terroristes, les Etats-Unis veulent étouffer économiquement l’Iran avant de négocier, comme en Corée du Nord et au Venezuela. Pourtant, les voix sont nombreuses aux Etats-Unis à clamer que le durcissement de la politique vis-à-vis de Téhéran est contre-productif car il fait le jeu des fondamentalistes iraniens en annihilant les efforts du président Rohani et de son ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, pour sortir de l’économie de résistance.
L’Iran produit environ 2.7 millions de barils par jour, dont 1.5 million est aujourd’hui consommé localement. Après avoir repris des couleurs avec l’allègement des sanctions, les exportations n’ont cessé de baisser depuis début 2018. Et la fin des dérogations américaines ne devrait pas contribuer à améliorer la situation, contraignant les producteurs iraniens à exporter un peu plus en clandestinité. Mais cela ne devrait pas suffire pour aborder le choc économique des sanctions américaines.