Un collectif disant représenter près de 400 familles et 2 000 personnes s’est dit samedi mécontent des indemnisations proposées en vue de la construction du quatrième pont d’Abidjan, qui entraînera la destruction partielle de leur quartier populaire, Boribana.
« Il y a à ce jour 404 familles impactées qui ne sont pas encore indemnisées », a affirmé lors d’une conférence de presse Sékou Touré, président du collectif des propriétaires résidents de Boribana, assurant aussi que « les montants qu’on nous propose ne reflètent pas la valeur réelle de nos bâtiments ».
Quelque 30 milliards de F CFA (47 millions d’euros) sont destinés à indemniser ou reloger les populations de ces zones d’habitation très denses, selon le gouvernement qui a assuré que tous les expropriés et relogés seraient indemnisés.
Selon la note reçue du Ministère, sur 14472 ménages impactés par l’ouvrage, plus de 6000 ont déjà signé en septembre 2018, les procès-verbaux de négociation matérialisant leur accord.
Dans le cadre de l’indemnisation, c’est une enveloppe de 30 milliards de F CFA que l’Etat a débloqué pour les populations impactées.
Les autorités ont lancé en juillet les travaux du quatrième pont d’Abidjan, qui devrait permettre de décongestionner le trafic à Abidjan, où l’on enregistre d’importants embouteillages sur les grands axes routiers, ce qui crée une perte de temps et impacte la compétitivité de l’économie ivoirienne. Selon les prévisions, plus de 70.000 véhicules devraient emprunter ce pont chaque jour.
Cette infrastructure longue de 1,4 Km va relier la commune de Yopougon à celle du Plateau, la zone des affaires. Il s’inscrit dans un projet de 7,2 km d’autoroutes urbaines et d’échangeur d’un coût total de 142 milliards de francs CFA (216 millions d’euros).
Le pont à péage devrait être emprunté par 70 000 véhicules par jour et ainsi soulager l’autoroute du nord, seul grand axe du nord d’Abidjan et seule voie d’accès à Yopougon.
Les travaux du 4ème pont d’Abidjan devant relier les communes de Yopougon, Attécoubé, Adjamé et Plateau « avancent bien », s’est réjoui, mi-avril, le ministre de l’Entretien routier et de l’Equipement, Amédé Kouakou au terme d’une visite du chantier.