Au moins 90 personnes ont été tuées au Soudan depuis le début, le 19 décembre, de manifestations contre le régime du président déchu Omar el-Béchir, a indiqué lundi un comité de médecins lié au mouvement de contestation, alors que les autorités font état de 65 morts à ce jour.
Le comité de médecins, membre de l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, précise dans un communiqué que le premier décès a été enregistré le 20 décembre au cours d’un défilé dans la ville d’Atbara (centre), ou ont eu lieu les premiers rassemblements contre la décision du gouvernement soudanais de tripler le prix du pain.
Le dernier cas recensé est celui d’un manifestant mort dimanche des suites de blessures subies la veille lors d’affrontements avec des soldats et des forces paramilitaires à Nyala, la capitale de l’État du Darfour-Sud, dans l’ouest du Soudan.
Le comité dit avoir établi la liste des 90 morts à partir de «sources fiables» et en dépit des «restrictions imposées par les forces de sécurité et les vestiges du régime qui rendent difficile l’obtention des certificats de décès».
Des milliers de manifestants campent toujours devant le quartier général de l’armée à Khartoum pour exiger que l’actuel Conseil militaire de transition, au pouvoir depuis la destitution par l’armée du président Omar el-Béchir le 11 avril, soit remplacé par un conseil civil.
La crise économique persiste alors que se poursuivent les tractations politiques.
Dimanche, à la veille du ramadan, des centaines de personnes ont fait la queue devant les stations-service et les distributeurs automatiques de Khartoum.
Le mois dernier, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont annoncé une aide financière de trois milliards de dollars (2,7 milliards d’euros) au Soudan, notamment sous forme de vivres, de médicaments et de produits pétroliers.