L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) a dénoncé dans un rapport publié lundi, «un recours régulier à la torture et à la détention au secret» des autorités camerounaises contre des séparatistes anglophones, faisant état de cas de torture infligée par des séparatistes à des civils.
HRW affirme avoir « documenté 26 cas de détention au secret et de disparition forcée au centre de détention du Secrétariat d’Etat à la Défense entre janvier 2018 et janvier 2019, dont 14 cas de torture ».
Parmi ces victimes «dix étaient des leaders du gouvernement par intérim de l’Ambazonie autoproclamé» par des séparatistes anglophones du Cameroun, pays à majorité francophone, qui militent pour la création d’un Etat indépendant dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest au nom d’Ambazonie.
« Des gendarmes et d’autres forces de sécurité au Secrétariat d’État à la défense (SED) ont pratiqué de graves passages à tabac et des quasi-noyades pour obtenir des aveux », a affirmé l’ONG dans sa publication.
Dans ce rapport, HRW cite également des cas de torture infligée par des séparatistes à des civils.
« Les civils pris au piège » entre les séparatistes et les forces gouvernementales étaient « de plus en plus vulnérables aux abus meurtriers et aux violations perpétrées de part et d’autre », a déclaré lundi, la Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme Michelle Bachelet, de retour d’une visite de quatre jours au Cameroun.
« Les forces armées doivent gagner et conserver la confiance des populations locales. Pour ce faire, elles doivent respecter scrupuleusement le cadre du droit et des normes internationales », a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Mercredi, le ministère de la Défense avait dénoncé sur Facebook le « silence coupable et complice de Human Rights Watch, Amnesty international et des médias internationaux » face aux exactions commises par des séparatistes sur des civils.
A l’initiative des Etats-Unis, le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra le 13 mai sa première réunion sur la crise au Cameroun anglophone, qui portera sur la situation humanitaire.