La tension continue de monter entre les communautés villageoises au sud-ouest de Madagascar, et la société d’extraction minière australienne Base Toliara dont l’installation est vivement contestée.
Le centre de recherches et d’appui pour les alternatives de développement-océan Indien (CRAAD- OI) et le collectif Tany ont, dans un communiqué conjoint diffusé lundi 6 mai, réclamé la libération des villageois arrêtées par les forces de l’ordre, accusés d’avoir porté atteinte aux installations de Base Toliara à Ranobe.
Sur la trentaine de personnes interpellées le 2 mai dernier, seules 21 ont été libérées. Les deux organisations de la société civile de défense des terres réclament ainsi « avec détermination, la libération immédiate des neuf personnes détenues dans un lieu tenu secret, le respect de leurs droits à une justice équitable et impartiale, ainsi que des droits de la défense».
Soutenant les communautés locales qui seraient en train de défendre leurs droits fonciers reconnus par la loi, CRAAD-OI et Collectif Tany rappellent une correspondance de demande de soutien adressée le 20 avril au Président de la République et aux décideurs de l’Etat, et regrettent que « la réponse à cet appel » soit « essentiellement la répression et la violation des droits de ces communautés sur leurs terres et sur leurs ressources naturelles ».
« Nous déplorons ces événements inquiétants sur lesquels toute la lumière doit être faite, afin d’éviter toute manipulation, voire campagne de désinformation contre les défenseurs des droits et intérêts des populations locales », fait part le communiqué.
Le conflit entre l’entreprise minière et les populations locales concernées qui refusent de céder leurs terres, dure déjà des mois. Les villageois dénoncent, en effet, les impacts néfastes de ce projet minier sur la santé et l’environnement.
Le mois dernier, le ministre malgache des Mines, Fidiniavo Ravokatra, avait déclaré, face à ce différend que « seuls le retour au calme et la reprise des discussions et négociations entre les parties concernées permettront de résoudre définitivement le problème ».
D’après une étude de préfaisabilité publiée par la compagnie Base Resources, le projet minier contesté pourrait rapporter au pays, plus de 900 millions de dollars en termes d’impôts directs et redevances, et contribuer avec un montant de plus de 200 millions de dollars au PIB.