Le maréchal Khalifa Haftar a opposé cette nuit une fin de non-recevoir aux appels la veille de la Manul, la Mission des Nations unies en Libye, à « une trêve humanitaire d’une semaine renouvelable », à l’occasion du début de Ramadan hier lundi.
Le chef de l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL), a donné consigne à ses troupes d’«infliger une leçon plus dure encore» aux forces qui défendent la capitale libyenne et au gouvernement d’union nationale (GNA), de Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale.
L’ANL mène depuis le 4 avril dernier une offensive militaire sur Tripoli, siège du GNA. Haftar a justifié l’offensive de l’ANL par la volonté de «purger l’ouest libyen des terroristes et des mercenaires» qui composent, selon lui, les différents groupes armés.
Mais après une progression rapide, les troupes de l’ANL piétinent depuis un mois aux portes de Tripoli, barrées par les forces loyales au GNA, dont les groupes armés de la ville de Misrata.
Depuis le 4 avril, les affrontements et les bombardements ont fait au moins 432 tués, 2.069 blessés et plus de 50.000 déplacés, selon les Nations unies qui n’ont cessé de multiplier les appels à cesser les hostilités.
Cette offensive a également des répercussions sur le plan politique. 42 députés dissidents du parlement qui siège dans l’est du pays, ont désigné un président « provisoire » du parlement, en alternative au président actuel, Aguila Salah, un partisan du maréchal Haftar.
Cette initiative accentue les probabilités d’une scission durable de ce parlement de 188 députés élus en 2014 et qui a fui dans l’est du pays après la prise de Tripoli par une coalition de milices.
Les députés dissidents jugent l’offensive du maréchal Haftar injustifiée et espèrent que suffisamment de députés les rejoindront pour atteindre le quorum requis par la Déclaration constitutionnelle, soit la moitié plus un député, donc 95 députés, pour tenir légalement une session parlementaire.