L’Assemblée nationale togolaise a adopté tard dans la nuit de mercredi à jeudi, les réformes constitutionnelles tant réclamées par l’opposition, et qui étaient à l’origine de la dernière crise socio-politique dans le pays.
Le texte a été voté tard dans la nuit mercredi, après de longs débats sur la durée du mandat présidentiel. Un député proche du groupe parlementaire Union pour la République (UNIR, au pouvoir) avait introduit une proposition de sept ans renouvelable une seule fois, pour le mandat du Chef de l’Etat. Une proposition qui n’a pas recueilli l’assentiment de la majorité des députés.
Avec une quasi-unanimité (90 voix pour, sur 91 inscrits), les élus togolais ont approuvé le projet de réforme constitutionnelle, dont les amendements portent notamment sur les articles 52, 56, 60 et 100 de la Constitution de 1992.
Ainsi, le mandat du Chef de l’Etat au Togo est désormais limité à 5 ans renouvelable une seule fois. Il est élu lors d’un scrutin uninominal à deux tours. La durée de la législature passe à 6 ans, renouvelable deux fois.
Ces réformes étaient le menu principal de la crise socio-politique qui a secoué le Togo du 19 août 2017 aux élections législatives du 20 décembre 2018. L’opposition radicale réclamait le retour pur et simple à la Constitution de 1992 sous sa forme originelle, avec la mention : «En aucun cas, nul ne peut faire plus de deux mandats».
A travers cette formule, cette opposition voulait empêcher coûte que coûte le président Faure Gnassingbé à briguer un nouveau mandat en 2020, après déjà plus de 15 ans passées à la tête du pays. Mais sous sa forme actuelle, la réforme constitutionnelle adoptée hier ouvre la voie au président F. Gnassingbé de diriger le Togo pour 10 années encore, à compter de 2020, s’il est candidat.