Niamey – Le Parlement nigérien a élu un nouveau président, tournant définitivement la page de l’ancien président, Hama Amadou qui a quitté secrètement le Niger, pour échapper aux poursuites judiciaires qui pèsent sur lui pour son implication présumée dans un trafic de bébés.
Le nouveau président du parlement nigérien, Amadou Salifou a été élu lundi par 71 voix favorables sur un total de 113 parlementaires de l’Assemblée nationale.
Salifou a été élu à une majorité confortable au poste laissé vacant par son prédécesseur Hama Amadou, même si le scrutin s’est déroulé dans un climat relativement tendu par le boycott de cette élection par l’opposition. Celle a refusé de cautionner la candidature de Salifou, l’accusant de l’avoir trahi en ralliant le camp de la majorité présidentielle.
Pour rappel, l’opposition reproche à Amadou Salifou d’avoir soutenu le président de la République, Mahamadou Issoufou. Il a été ainsi momentanément exclu des rangs des partis de l’opposition, dont il faisait parti, notamment le groupe parlementaire Alliance pour la réconciliation nationale (ARN) et le Mouvement national pour la société de développement (MNSD – principal parti d’opposition).
Toujours pour manifester le rejet de la candidature d’Amadou Salifou, les députés de l’opposition auraient déposé une motion de censure contre le gouvernement, motivée entre autres par «les dérives autoritaires du régime» et «le concassage des partis de l’opposition». Cette motion devait faire l’objet de discussions et de vote ce mercredi 26 novembre.
Amadou Salifou, âgé de 68 ans, remplace ainsi Hama Amadou réfugié en France après sa mise en cause dans un trafic de bébés entre le Nigeria, le Bénin et le Niger.
L’ex-responsable du perchoir, opposant farouche du président Mahamadou Issoufou, continue à clamer son innocence et qualifie les poursuites lancées contre lui de politiques, visant de l’écarter de la course présidentielle de 2016.