L’Assemblée nationale togolaise a adopté ce mercredi à l’unanimité, les réformes constitutionnelles tant réclamées par l’opposition et source d’une crise socio-politique qui a secoué le pays entre août 2017 et décembre 2018.
«L’essentiel y figure», se félicitent les promoteurs de la nouvelle constitution, qui consacre désormais la limitation à deux du mandat du Chef de l’Etat, le mode de scrutin à deux tours pour l’élection du Président de la République et la recomposition de la Cour constitutionnelle, entre autres.
Mais le nouveau texte adopté suscite des inquiétudes et indignations, notamment en son article 75, qui dispose que «les anciens Présidents de la République sont, de plein droit, membres à vie du Sénat. Ils ne peuvent être ni poursuivis, ni arrêtés, ni détenus, ni jugés pour les actes posés pendant leurs mandats présidentiels».
«Avec ces réformes opérées, le chef de l’Etat sera au-dessus de la loi, car il sera sous le couvert d’une immunité ad vitam aeternam. L’Assemblée Nationale vient ainsi de délivrer à Monsieur Faure Gnassingbé un blanc-seing pour les crimes, même de sang contre le peuple», a déclaré l’opposition radicale, qui rejette ainsi les réformes approuvées par les députés.
«Il est clair que l’Assemblée Nationale au service du régime, a décidé de transformer les citoyens togolais en sujets de sa majesté Gnassingbé», lit-on dans leur déclaration liminaire. Le texte voté mercredi tard dans la nuit remet les compteurs à zéro, et permet ainsi au président Faure Gnassingbé de briguer deux autres mandat de 5 ans chacun, dès 2020.