Le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, a alerté, lundi, sur la situation humanitaire au Cameroun qui nécessite une aide urgente, au cours d’une réunion informelle du Conseil de sécurité sur ce pays.
Il a souligné qu’« un Camerounais sur six a besoin d’aide humanitaire, de protection » et « huit régions sur les dix du pays sont touchées par la crise humanitaire ».
Selon ses propos, « 500 000 personnes sont actuellement des déplacés internes, la plupart restant cachées dans des forêts », tandis que « plus de 600 000 enfants sont privés d’éducation » dans les régions anglophones (Nord-Ouest et du Sud-Ouest) où les affrontements entre le bras armé des indépendantistes et l’armée nationale font rage depuis 2016.
Ce responsable onusien préconise « une riposte plus globale » qui intègrerait un financement international. Il a indiqué que les besoins sont de 300 millions de dollars, mais seulement 38 millions seraient mis à disposition.
Cette session du Conseil de sécurité, la première sur ce dossier, a été organisée par les Etats-Unis, contre la volonté de Yaoundé et des membres africains du Conseil.
L’ambassadeur de Guinée équatoriale, Anatolio Ndong Mba, membre non permanent du Conseil, a noté que la crise au Cameroun « doit être gérée par le gouvernement » de ce pays. « Ce sont les Africains qui doivent régler les problèmes africains », a-t-il ajouté, faisant allusion aux organisations régionales africaines.
Pour sa part, le ministère camerounais des Relations extérieures a, dans un communiqué, salué « l’intérêt que de nombreux pays portent à la situation humanitaire au Cameroun », tout en critiquant « l’obsession de certains pays et autres acteurs à agiter et exagérer le spectre d’une crise humanitaire » au Cameroun, « dans le vain espoir de susciter une intervention dite humanitaire ». Pour lui, cette réunion n’est qu’un « échange de vues » qui n’engage pas le Conseil de sécurité.
Le Premier ministre Joseph Dion Ngute, a déclaré vendredi 10 mai, alors qu’il était en tournée dans les régions anglophones, que le président Paul Biya l’envoie « dire aux populations du Nord-Ouest que, hormis la séparation et la sécession, tout sujet politique peut être discuté et il se prépare à le faire ».