La Présidence du Gabon a menacé lundi de «peines exemplaires» les responsables du vol de centaines de conteneurs de kévazingo, un bois précieux interdit d’exploitation.
Fin février et début mars, près de 5.000 mètres cube de kévazingo avaient été découverts dans deux sites d’entreposage appartenant à des sociétés chinoises, au port d’Owendo, principal port du pays.
Le président gabonais Ali Bongo «souhaite que des peines exemplaires, une fois les responsables identifiés et confondus, soient prononcées. Il ne doit y avoir ni faiblesse, ni impunité, ni passe-droit, quel que soit le rang des personnes concernées, des individus impliqués», a rappelé lundi la présidence dans un communiqué.
Parallèlement au travail de la justice, le président «prendra toutes les mesures qui s’imposent, sur le plan administratif comme politique. Si des responsables, quels qu’ils soient, où qu’ils soient, ont failli, ils seront durement sanctionnés. Notre bras ne tremblera pas. La corruption n’a pas sa place au Gabon».
Une partie du kévazingo était chargée dans des conteneurs sur lesquels figurait le tampon du ministère des Eaux et forêts indiquant une cargaison d’okoumé, une essence de bois dont l’exploitation est autorisée.
Après la découverte de ces documents falsifiés, le responsable de ce ministère au port et son équipe avaient été arrêtés, soupçonnés d’être impliqués dans ce trafic qui se chiffre à plusieurs millions d’euros.
Le ministère des Eaux et forêts a nommé une nouvelle équipe au port d’Owendo. La presse gabonaise fait ses choux gras autour de l’affaire du vol de kévazingo, un bois rare d’Afrique centrale très apprécié en Asie. Certains évoquaient un «kévazingo gate».
Représentant 60% du PIB (hors hydrocarbures), le secteur forestier est l’un des piliers historiques de l’économie du Gabon, un pays recouvert à près de 80% par la forêt.
Fin mars, le rapport d’une ONG britannique avait dénoncé les pratiques illégales d’un groupe chinois à l’origine d’un vaste trafic d’exploitation de bois au Gabon et au Congo, accusant notamment plusieurs personnalités politiques et agents de l’Administration d’être impliqués.