Le syndicat espagnol Comisiones Obreras a rapporté hier mardi dans un communiqué l’intention de la banque espagnole Banco Santander, première banque d’Europe par sa capitalisation boursière, de supprimer environ 3.700 postes et de fermer 1.150 agences en Espagne, soit environ 11% de ses effectifs nationaux.
L’établissement, qui comptait 31.366 salariés et 4.366 agences en Espagne selon le rapport trimestriel du groupe, a refusé de commenter cette information.
Selon Comisiones Obreras, ces chiffres constituent la première proposition de la direction faite lors d’une réunion avec les syndicats hier mardi. D’autres rencontres sont prévues dans les prochaines semaines et le chiffre définitif devrait être connu fin juin. Les modalités de départ, volontaires ou non, ne sont pas encore connues.
Concrètement les postes supprimés correspondront à la suppression de «doublons» après l’intégration de l’ancienne sixième banque espagnole Banco Popular, rachetée au bord de la faillite pour un euro en juin 2017. Banco Santander a aussi justifié la suppression de postes par l’argument de la « transformation numérique ».
Début avril, elle avait annoncé vouloir réduire ses coûts de 1.2 milliard d’euros par an au cours des prochaines années, dont un milliard serait réalisé en Europe, tout en prévoyant de consacrer plus de 20 milliards d’euros sur quatre ans à la « transformation numérique et à la technologie ».
Fin 2017, Banco Santander avait déjà supprimé 1 100 postes en Espagne en raison de la restructuration liée au rachat de Banco Popular, principalement par le biais de pré-retraites.
En janvier dernier, la banque a aussi averti de la fermeture d’une agence sur cinq au Royaume-Uni pour faire face à l’usage croissant des services bancaires en ligne, une décision qui devrait se solder par 1.270 suppressions de postes.
Ces mesures rentrent dans le cadre de la stratégie de la banque espagnole visant à réduire les coûts en Europe tout en poursuivant une croissance hautement rentable en Amérique Latine.