Le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires Mark Lowcock a estimé lundi lors d’une réunion informelle du Conseil de sécurité sur le Cameroun, qu’« il y a urgence » à accroître l’aide humanitaire et à la financer afin d’éviter une situation « hors contrôle » dans ce pays.
Lors de cette session organisée par les Etats-Unis en dépit de l’opposition de Yaoundé et des membres africains du Conseil Mark Lowcock a déclaré qu’«un Camerounais sur six a besoin d’aide humanitaire, de protection », soit 4,3 millions de personnes, notamment des enfants et des femmes.
Selon lui, « huit régions sur les dix du pays sont touchées par la crise humanitaire », née de la crise qui a débuté en 2016 avec des revendications pour davantage de représentativité anglophone dans ce pays à majorité francophone, avec un retour au fédéralisme.
Une minorité de contestataires réclamait l’indépendance et la proclamation d’un nouvel Etat, l’Ambazonie. Mais fin 2017, une partie des séparatistes a pris les armes et des combats les opposent depuis à l’armée.
Aujourd’hui, « 500.000 personnes sont des déplacés internes, la plupart restant cachées dans des forêts » et « plus de 600.000 enfants sont privés d’éducation » dans les régions anglophones du nord et du sud concernées, a indiqué Mark Lowcock.
Face à la dégradation humanitaire, « nous avons besoin d’une riposte plus globale », notamment de financement international, a-t-il souligné. Les besoins sont de 300 millions de dollars mais seulement 38 millions ont été mis à disposition, a indiqué le responsable de l’ONU.
Il ne s’agit que d’un « échange de vues » n’engageant « en rien » le Conseil, a réagi dans un communiqué, le ministère camerounais des Relations extérieure.
«Si de l’aide est apportée, elle ne doit pas s’effectuer pour mais avec le Cameroun», a dit Michel Tommo Monthe.
Selon le centre d’analyses géopolitiques International Crisis Group, le conflit a fait 1.850 morts en vingt mois.
Le Nigeria accueille 35.000 réfugiés, pour la plupart des femmes et des enfants, selon l’ONU.