L’association de défense des animaux Peta a demandé jeudi au Kenya de mettre fin à l’abattage des ânes, dont les peaux sont exportées le plus souvent illégalement, vers la Chine, pour les besoins de la médecine traditionnelle.
«Peta appelle le Kenya à rejoindre beaucoup d’autres pays africains, en interdisant l’abattage des ânes. Il n’y a aucun besoin de recourir à une telle cruauté, (la médecine traditionnelle) n’est même pas quelque chose qui a démontré son efficacité», a déclaré Ashley Fruno, une militante et porte-parole de Peta (Pour une éthique dans le traitement des animaux).
L’ONG Peta a indiqué à la presse avoir mené une enquête sur les abattoirs kényans montrant que les ânes y étaient cruellement battus, ou arrivaient morts après de longs voyages dans des camions en provenance de pays voisins.
« Il n’y a pratiquement aucune loi contre les abus sur les animaux dans les fermes et abattoirs du Kenya, donc aucune violence montrée dans notre vidéo n’est punissable par la loi », a expliqué Peta dans un communiqué.
La peau d’âne n’a aucune valeur commerciale en Afrique, mais la gélatine qu’elle contient est très prisée des médecins traditionnels chinois pour traiter l’anémie et la ménopause. Sous le nom d' »ejiao », elle est administrée sous forme de boisson et même servie avec des noix et des graines en guise d’apéritif.
Principale consommatrice, la Chine a vu sa population d’ânes chuter fortement en une vingtaine d’années et s’est tournée vers l’Afrique pour satisfaire la demande. En réponse, plusieurs pays africains ont interdit l’exportation de peaux d’ânes et fermé les abattoirs appartenant à des Chinois.
En Afrique de l’Est, le nombre d’ânes est estimé à 2,4 millions. Au Kenya, entre les quatre abattoirs légaux et les contrebandiers, environ 2.000 ânes sont tués chaque jour, selon la même source.
Dans une étude datant de 2015, l’organisation caritative, Brooke estime jusqu’à 2.200 dollars (1.900 euros) par an la valeur économique d’un âne au Kenya.