Le gouvernement gabonais qui a promis des « peines exemplaires » contre des voleurs du kévazingo (bois précieux interdit d’exploitation), est passé à l’acte ce jeudi en démettant de leurs fonctions plusieurs hauts responsables au sein des ministères des Eaux et Forêts, ainsi que de l’Economie.
Cette affaire remonte à fin février lorsque près de 5.000 mètres cube de kévazingo, d’une valeur d’environ 7 millions d’euros, avaient été découverts dans deux sites d’entreposage appartenant à des sociétés chinoises, au port d’Owendo, à Libreville la capitale.
Une partie du kévazingo était chargée dans des conteneurs qui étaient accompagnés des documents falsifiés. Placés sous-main de justice, 353 conteneurs, sur un total de 392, avaient disparu mystérieusement le 30 avril dernier.
Dans un communiqué, la porte-parole du gouvernement, Nanette Longa-Makinda, également ministre de l’Emploi, a indiqué que les résultats « d’une enquête confiée à la direction générale des contre-ingérences ont relevé à ce jour de graves et inadmissibles dysfonctionnements ainsi que des complicités actives et passive, dans les administrations des Eaux et forêts et des douanes ».
Elle a invité, sans détour, les ministres impliqués à rendre leurs tabliers. « Dans son discours devant la représentation nationale, le Premier ministre a déclaré que son gouvernement sera patriote et exemplaire. Eu égard à cette situation, les membres du gouvernement qui seraient impliqués dans cette affaire sont invités à en tirer les conséquences qui s’imposent », a-t-elle martelé.
Le Gabon est recouvert à près de 80% par la forêt. Le secteur forestier est l’un des piliers de son économie avec 60% du Produit intérieur brut (PIB) (hors hydrocarbures). Le kévazingo, bois rare d’Afrique centrale, est vendu à prix d’or en Asie.
La justice gabonaise a accusé, en début de semaine, un influent entrepreneur chinois, d’être le cerveau d’un trafic de ce bois, avec la complicité de fonctionnaires gabonais.