Les cinq pays membres de la Force G5-Sahel (Burkina, Niger, Tchad, Mauritanie et Mali) ont adressé, par la voix de la diplomatie du Burkina Faso, une demande au Conseil de sécurité des Nations unies, celle de créer une coalition internationale antiterroriste.
« Il est temps que la communauté internationale envisage la création d’une coalition internationale », a affirmé le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Alpha Barry, au cours d’une réunion consacrée à la situation au Sahel et tenue ce jeudi 16 mai. Il a estimé que le combat au Sahel contre le djihadisme et la criminalité relève d’une « responsabilité internationale collective », « les Etats membres du G5-Sahel n’y arriveront pas tout seuls ».
Pour les Etats du Sahel, le terrorisme et la criminalité doivent « être traités avec la même détermination que celle qui a prévalu en Irak et en Afghanistan ».
Soutenant la position des pays d’Afrique sahélienne, le Secrétaire générale adjointe de l’ONU pour l’Afrique, Bintou Keita, a également admis que « la Force conjointe G5-Sahel ne pouvait pas affronter seule la charge du combat contre le terrorisme et pour stabiliser la région », et a plaidé pour l’élargissement du soutien logistique de l’ONU à cette Force anti-jihadiste.
La situation sécuritaire au Sahel inquiète également l’Union européenne (UE). Au cours d’une rencontre qui a réuni, le 14 mai à Bruxelles, les ministres des affaires étrangères de la région avec leurs homologues européens, la haute représentante européenne, Federica Mogherini, a déploré que « le niveau de sécurité se détériore » davantage alors que « les efforts de l’UE et des Etats membres en faveur des pays du G5 Sahel augmentent ».
Répondant à cette ambivalence, le chef de la diplomatie malienne, Tiébilé Dramé, a affirmé que « ce dont nous avons besoin, c’est d’une accélération des procédures, d’une mobilisation internationale concrète, d’une coalition internationale contre la menace terroriste, de plus d’efforts, sinon les nôtres seront réduits à néant ».
La Force conjointe du G5 Sahel, composée de quelque 5 000 hommes, n’est pas encore pleinement opérationnelle, cinq ans après les premières mobilisations. Le manque de financement, d’équipement, et la faiblesse d’un certain nombre d’armées de la région seraient les causes principales du retard enregistré par ce projet.