La Russie a transmis à ses partenaires du Conseil de sécurité un projet de résolution dénonçant «la politisation continue» de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), révèlent des sources diplomatiques.
Le projet de résolution note «avec inquiétude la politisation continue du travail de l’OIAC» qui, selon Moscou, s’écarte de plus e plus de la pratique passée de décisions prises sur la base de consensus. Il rappelle aussi que le Conseil de sécurité, où Moscou détient un droit de veto, est le seul organe international pouvant imposer des sanctions à des pays contrevenant à la Convention d’interdiction des armes chimiques (CIAC).
Aucune indication n’a été donnée sur la date d’une éventuelle mise au vote du texte. Celui-ci devra recueillir neuf voix sur les 15 du Conseil sans utilisation d’un veto par l’un de ses cnq membres permanents, que sont les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Chine et la Russie, pour être adopté.
Mais déjà, le projet russe suscite de vives critiques. Un diplomate sous couvert d’anonymat a accusé les Russes de chercher à fragiliser l’OIAC et la CIAC, avec en arrière pensée la Syrie, mais aussi Salibury, en Angleterre, où Moscou est soupçonné d’avoir voulu empoisonner un ancien espion double russe.
Contre l’avis de la Russie, dont le veto fin 2017 avait entraîné la disparition d’un mécanisme d’enquête conjoint de l’OIAC et de l’ONU appelé JIM qui a fonctionné pendant deux ans, l’Equipe d’enquête et d’identification (IIT) de l’OIAC a été créée.
Cette équipe est chargée de désigner les responsables d’attaques chimiques en Syrie et doit débuter formellement ses enquêtes prochainement. Elle doit notamment déterminer qui sont les responsables d’une attaque au chlore à Douma en Syrie en avril 2018 ayant fait une quarantaine de morts.