Les experts onusiens enquêtant sur des exactions attribuées à l’organisation djihadiste de l’Etat Islamique (EI), entre autres, contre les Yazidis, ont exhumé douze charniers en Irak et recueillent des témoignages pouvant servir de référence devant la justice, d’après un rapport obtenu lundi par la presse.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a mis en place en 2017 une équipe d’enquêteurs ayant pour cahier de charge de s’assurer que Daech (acronyme arabe du groupe EI) réponde d’éventuels crimes de guerre commis en Irak et en Syrie. D’après les Nations Unies, le massacre des Yazidis, communauté minoritaire kurde longtemps persécutée, pourrait être assimilé à un génocide.
Dans le rapport, le responsable de la commission d’enquête des Nations Unies, Karim Asad Ahmad Khan, précise que les investigations de ses 48 enquêteurs se concentrent sur un massacre de Yazidis en 2014, des crimes à Mossoul entre 2014 et 2016 et la mort de recrues militaires irakiennes dans la région de Tikrit en juin 2014.
Juste après l’entame de ses travaux en octobre, la commission avait exhumé en mi-mars un premier charnier dans la localité yazidie Kojo, située dans le nord de l’Irak.
«Les avancées sont plus lentes que prévues», a reconnu M. Ahmad Khan dans un rapport récemment transmis au Conseil de sécurité, tout en insistant sur l’importance de mettre en place des procédures «claires et efficaces» pour utiliser les preuves lors de poursuites judiciaires.