Le géant américain Google a décidé de mettre un terme à ses accords avec le fabricant chinois Huawei concernant Android, le logiciel développé par le géant de la Silicon Valley qui fait fonctionner la plupart des Smartphones vendus dans le monde, y compris les modèles de Huawei à l’extérieur de la Chine.
Concrètement, cette décision signifie que Google n’offrira plus son magasin d’applications officiel à l’entreprise chinoise. Les futurs téléphones Huawei seront donc dépourvus du Google Play Store et ne pourront plus faire fonctionner les applications développées par Google, comme Google Maps ou encore Gmail. Mais ces mesures n’affecteront pas les téléphones déjà sur le marché.
Huawei pourra cependant continuer à utiliser Android, mais seulement dans sa version open source, dont le code est accessible à chacun, dépourvue des services de Google. C’est d’ailleurs une version analogue qui est utilisée pour les appareils destinés au marché national chinois, puisque Google est banni du pays.
Deuxième fabricant mondial de téléphones portables derrière le coréen Samsung et devant l’américain Apple, Huawei fournit 19% du marché mondial des Smartphones et est l’un des leaders dans la 5G, la nouvelle génération d’internet mobile en cours de déploiement.
La décision de Google ne devrait pas avoir d’effet pour le constructeur en Chine, mais son deuxième marché, l’Europe, ainsi que l’Afrique, un continent stratégique pour le groupe chinois qui ambitionne de couvrir le marché dans sa totalité, devraient être beaucoup plus affectés.
Dans l’anticipation, Huawei avait déjà pris les devant et entamé ces dernières années le développement d’une autre version d’Android destinée au marché étranger, là aussi sans les services de Google. Et Huawei a promis que son programme de développement de la 5G ne serait « pas affecté » par les mesures américaines visant à le bloquer.
Mercredi dernier, l’administration Trump avait décidé d’interdire aux entreprises de télécommunications américaines de commercer avec des sociétés étrangères jugées à risque. Cette décision est calibrée pour viser Huawei, que les Etats-Unis accusent d’être complice de l’espionnage chinois, et qui s’inscrit dans un contexte de guerre commerciale entre les deux pays.
Mais les autorités américaines semblent vouloir calmer le jeu avec Huawei, comme le suggère leur décision hier lundi de donner trois mois de sursis au constructeur chinois, pendant lequel il pourra encore utiliser des composants et logiciels américains avant la mise en œuvre effective des nouvelles sanctions. Ce temps devrait permettre aux partenaires commerciaux de Huawei, dont de nombreuses entreprises américaines, de s’adapter aux conditions dictées par Washington.