Le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini est sur le point de soumettre au gouvernement une proposition de décret prévoyant d’infliger d’importantes amendes aux personnes venant en aide aux migrants en mer.
Les organismes de la société civile n’ont pas tardé à dénoncer une agression inédite aux principes humanitaires.
Le Conseil des ministres du lundi soir a entamé sa réunion dans une ambiance délétère. La Ligue du Nord (extrême-droite) et le Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème), qui sont les deux formations politiques en coalition gouvernementale en Italie, n’échangent presque plus et règlent leurs conflits par médias interposés.
Tout récemment, le débarquement d’une quarantaine de migrants sur l’île de Lampedusa, bien qu’interdit par Salvini, avait donné lieu à un énième différend entre les deux partis au pouvoir.
Le leader de La Ligue du Nord s’est énervé lorsqu’il a été informé en direct, à la télévision italienne, de cette opération. De manière à peine voilée, ce responsable a condamné le ministre italien des Transports, Danilo Toninelli (M5S).
«Le ministre, c’est moi. Je vais renforcer la possibilité de poursuivre, pour ‘aide à l’immigration’, quiconque aide une ONG illégale à débarquer des migrants en Italie», a déclaré Salvini.
Ainsi, son décret dit «sécurité bis» prévoit une amende de 3.500 à 5.500 euros par migrant arrivé sur le sol italien pour tout bateau de secours ayant enfreint les consignes des gardes-côtes compétents dans la zone où il serait intervenu.