Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba a remercié par décret, le vice-président, Pierre Claver Maganga Moussavou et le ministre des Forêts et de l’Environnement, Guy Bertrand Mapangou, a annoncé mardi la présidence dans un communiqué.
Si le document ne donne aucun détail sur les raisons de ces limogeages, d’aucuns pensent qu’ils seraient liés à l’affaire de trafic du «kévazingo», un bois précieux interdit d’exploitation, qui fait l’actualité dans le pays.
Le responsable de l’ONG Brainforest, Marc Ona Essangui, a écrit sur Twitter, «le kevazingogate fait ses premières victimes au sein du gouvernement. Le Ministre des forêts Guy Bertrand Mapangou et le Vice-président de la République Maganga Moussavou limogés».
Il a qualifié cette initiative présidentielle d’un «signal fort», tout en espérant qu’il ne s’agit pas d’un «règlement de compte politique». En effet, pour rappel, Moussavou avait fait savoir, durant la convalescence d’Ali Bongo, qu’il était disponible pour effectuer davantage de missions officielles.
Cette ONG de droit gabonais qui milite pour la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles, a invité l’Assemblée nationale et le Sénat à diligenter une enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur cette affaire.
L’affaire concerne la disparition mystérieuse, le 30 avril dernier, de 353 conteneurs chargés du kévazingo, alors qu’ils étaient placés sous-main de justice.
La semaine passée, le gouvernement a limogé plusieurs hauts responsables au sein des ministères des Eaux et Forêts, ainsi que de l’Economie.
La porte-parole du gouvernement, Nanette Longa-Makinda a indiqué, à cette occasion, que les ministres impliqués dans ce dossier devaient rendre leurs tabliers.
Maganga Moussavou, candidat malheureux à la présidentielle de 2016, est un opposant au chef de l’Etat. Les appels à sa démission s’étaient multipliés ces derniers jours au sein de la société civile, accusé d’avoir une part de responsabilité dans la disparition du « kévazingo ».
Guy-Bertrand Mapangou, un proche du président Bongo, n’a pas été remplacé à son poste. Le portefeuille des Forêts et de l’Environnement est désormais placé «sous l’autorité directe du Premier ministre», Julien Nkoghe Bekalé.