L’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, actuellement détenu dans une prison de la Haye pour un procès devant le CPI, a réussi quand même à faire valider sa candidature pour la présidence du Front populaire ivoirien (FPI).
Le camp de l’autre candidat adverse, le président sortant du FPI, Pascal Affi N’Guessan, n’a pas réussi invalider la candidature de Gbagbo, premier président fondateur du mouvement, principal parti de l’opposition en Côte d’Ivoire.
Après des semaines de tractations et de recours en invalidité, le comité de contrôle a finalement officialisé, ce mercredi 26 novembre, la candidature de Laurent Gbagbo. Il a par conséquent rejeté la requête du camp de N’Guessan qui demandait l’invalidation de la candidature de l’ancien président, en avançant comme arguments, l’absence physique de Laurent Gbagbo et d’une lettre manuscrite de candidat.
Sur ce point, le comité a argué que Pascal Affi N’Guessan se trouve, lui aussi, sous le coup d’une procédure judiciaire devant les assisses ivoiriennes, une procédure qui pourrait le conduire en prison.
Dans ce duel qui oppose depuis un certain temps le mentor Gbagbo et son Poulin d’hier Affi N’Guessan, le comité central s’est gardé de privilégier l’un ou l’autre, préférant s’en remettre aux militants de la base pour départager entre les deux protagonistes. Le vote devrait avoir lieu lors du 4e congrès du parti prévu du 11 au 13 décembre 2014 à Abidjan.
Laurent Gbagbo ne saurait éviter l’humilité de se soumettre au verdict de la base, tant son challenger N’Guessan, président sortant du parti, est déterminé à prendre les rênes du mouvement.
Le camp N’Guessan, visiblement conciliateur avec le pouvoir en place, comprend mal que la direction du parti soit assumée par une personnalité qui est actuellement enfermée en prison.
Pour leur part, les caciques du président déchu, galvaudés par l’idée d’un certain complot ourdi par les puissances étrangères contre les intérêts supérieurs de leur pays, tiennent mordicus à leur chef qu’il considère comme le seul patriote à même de déjouer ce complot.
L’ancien parti d’opposition de l’ère houphouëtiste, saurait-il survivre à la crise de leadership qui le secoue ou se dirige-t-il vers une implosion ?