Le Nigeria n’a pas encore apposé sa signature au bas de l’accord de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) qui entre en vigueur le 30 mai prochain après que le quorum de 22 ratifications ait été atteint.
Selon le ministre nigérian du commerce, de l’industrie et de l’investissement, Okechukwu Enelamah, le Nigeria va signer l’accord de libre-échange continental dès que le président Muhammadu Buhari aura validé l’étude d’impact y afférente.
«Le président Buhari avait donné un délai de trois mois pour la rédaction du rapport et nous l’avons fait à temps», a expliqué Enelamah.
Depuis le sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA), le 21 mars 2018, marquant la signature de l’Accord sur la ZLECA, les chefs d’État africains n’ont cessé de presser le pas pour inviter leurs autres pairs à ratifier ledit accord afin de passer à l’étape de mise en œuvre. Il a fallu attendre plus d’un an après le sommet de Kigali pour atteindre le quorum (22 pays).
Malgré la volonté exprimée par les dirigeants africains de concrétiser la création d’un marché de libre échange à l’échelle continentale, certains pays comme le Nigeria, l’une des plus grandes puissances économiques du continent, tarde toujours à rejoindre le cercle des Etats ayant déjà ratifié l’accord.
Le Nigeria fait donc partie des 29 pays qui n’ont pas encore rejoint la ZLECA dont la principale ambition est de stimuler le commerce intra-africain, l’investissement et l’innovation.
Selon certains observateurs, des raisons économiques et commerciales expliqueraient l’attitude du Nigeria. En effet, si on prend le cas du Nigeria, nul n’ignore le poids d’influences qu’exercent les acteurs du secteur privé national.
Au lendemain de l’institution de l’accord, en mars 2018 à Kigali, nombreux étaient les industriels nigérians qui s’étaient soulevés pour tirer la sonnette d’alarme. Ces actions de mises en garde ont poussé les autorités nigérianes à faire machine arrière.
La Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA) estime que la ZLECA permettrait de porter le taux actuel du commerce intra-africain de 15 % à 52,3 %.