Dix pilotes des avions de la MONUSCO et un Congolais ont été arrêtés à Goma, à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), pour une supposée détention illégale d’uniformes des Forces armées congolaises (FARDC).
Les pilotes incriminés sont des Ukrainiens qui travaillent pour le compte de la MONUSCO (Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo). Ils ont été appréhendés mercredi en fin d’après-midi au moment où ils quittaient, à bord d’un minibus, l’aéroport de Goma, Nord-Kivu. Ils ont ensuite été conduits au QG de la 34ème région militaire pour être interrogés.
C’est à partir d’une fouille du minibus que les services de sécurité militaire congolais ont mis la main sur le lot d’uniformes que les détenteurs ont d’abord présenté comme un colis contenant de la nourriture. Dans ce lot figurent six tenues militaires neuves de la Garde républicaine, chargée d’assurer la sécurité du président Joseph Kabila, selon Emmanuel Lombe, commandant de la région militaire de Goma.
Les interpellés ont ensuite expliqué que ces tenues devaient leur servir pour la chasse, une fois de retour dans leur pays, à l’issue de leur mission en RDC.
Embarrassée, la Mission de l’ONU a promis sa pleine collaboration avec les autorités congolaises pour mettre toute la lumière sur cet incident. Tout en réaffirmant sa politique de tolérance zéro pour toute mauvaise conduite de son personnel, la MONUSCO sollicite pour l’heure, que les mis en cause bénéficient de la présomption d’innocence.
Cette situation compromettante pourrait renforcer les soupçons de certains observateurs qui prétendent que la MONUSCO serait victime des forces occultes extérieures.
Cette affaire est mal tombée, sachant que l’Est de la RDC, où sont déployés les casques bleus, a été le théâtre ces dernières semaines, de nombreux massacres commis parmi la population civile du Nord-Kivu. Ces carnages sont attribués aux rebelles ougandais appartenant aux Forces démocratiques alliées (ADF). Le bilan des victimes à Beni, s’élèverait à ce jour, à plus de 200 personnes tuées. Pour la population locale, ni l’armée congolaise ni la MONUSCO ne sont parvenues jusqu’à cette date, à garantir la sécurité des civils.