Des éléments du groupe armé centrafricain dénommée « 3R » (Retour, réclamation, réconciliation), signataire de l’accord de paix de février dernier, ont attaqué deux villages du nord-ouest du pays, tuant 31 civils.
« Une réunion se tenait mardi matin à Koundjili et à Lemouna. Des criminels sont arrivés et ont ouvert le feu » sur les habitants, a indiqué, au cours d’une conférence de presse tenue mercredi à Bangui, le général Pascal Champion, qui dirige la police au sein d’une antenne locale de la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca).
La Minusca, particulièrement indignée par le caractère cruel et délibéré de ces attaques, a condamné « avec la dernière énergie » ces tueries et prévenu que « les auteurs de tels crimes seront recherchés, arrêtés et traduits devant la justice ».
Le groupe 3R qui prétend protéger les Peuls se serait vengé de l’assassinat d’un éleveur peul survenu le 10 mai passé. Il s’agit du massacre le plus important commis dans le pays depuis que le gouvernement a signé un accord de paix avec 14 groupes armés, en février à Bangui.
Pourtant le leader du groupe 3R, Bi Sidi Souleymane (alias Sidiki), a été nommé le 25 mars « conseiller spécial militaire » auprès du Premier ministre chargé de la mise en place des unités mixtes associant membres des Forces armées centrafricaines (Faca) et groupes armés.
Bangui et la Minusca ont lancé mercredi un ultimatum à Sidiki, par la voix du ministre de la Communication, Ange Maxime Kazagui. « Le gouvernement s’associe à la Minusca pour exiger de M. Sidiki l’arrestation des auteurs présumés de ce massacre sous 72h, sous peine d’être tenu responsable de ces actes », a déclaré le ministre.
« Le gouvernement juge inacceptable de tels actes de barbarie, au moment où il a fait le choix de la paix », a-t-il poursuivi, exhortant par la même occasion « la population à ne pas céder à la tentation des représailles ».