La « raison de santé » dans laquelle a été enveloppée la démission de Horst Köhler, l’Envoyé Personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara, cache mal la frustration de l’ancien président allemand de parvenir à une solution du conflit du Sahara face au blocage systématique opposé par l’Algérie et le polisario.
Kohler avait pourtant débuté sa mission en juillet 2017 avec beaucoup d’enthousiasme, convaincu de la possibilité d’obtenir, sur un durée raisonnable, l’adhésion des protagonistes du conflit régional du Sahara occidental.
A ce niveau, il avait bien scanné le fond du problème. Persuadé que l’Algérie est le principal commanditaire du front séparatiste du polisario, Köhler avait pu obtenir du Conseil de sécurité qu’il exige des algériens de s’asseoir aux tables rondes de Genève.
Un dialogue que Köhler avait méticuleusement préparé et qui a abouti, en décembre 2018, puis en mars 2019, aux rencontres entre les représentants du Maroc, de l’Algérie, du polisario et de la Mauritanie.
Mais de guerre lasse, le diplomate allemand a fini par jeter l’éponge. Il était devenu de plus en plus convaincu que l’Algérie était irrémédiablement opposée à la solution politique prônée par le Conseil de sécurité, à savoir un règlement basé sur le réalisme et l’esprit de compromis.
Il était également convaincu que les dirigeants algériens n’étaient pas prêts à accepter une solution dans le cadre du plan d’autonomie proposé par le Maroc, qui constitue l’aboutissement naturel de la solution de compromis défendue par le Conseil de sécurité.