La Namibie s’apprête à inaugurer ce vendredi, le premier suffrage totalement électronique dans le continent africain, à l’occasion des élections présidentielles et législatives.
Quelque 1,2 millions d’électeurs namibiens sont attendus aux urnes installés dans quelques 4.000 bureaux de vote spécialement aménagés pour ce scrutin hors du commun. Dans l’isoloir, les électeurs trouveront, à la place des traditionnelles enveloppes et bulletins de vote, des machines équipées d’écrans tactiles fabriquées en Inde.
Les électeurs devront notamment faire leur choix entre les neuf candidats présidentiels issus de plusieurs partis, allant des « Combattants pour la liberté économique» de l’extrême-gauche, au Parti républicain de la minorité blanche.
Les partis de l’opposition contestent depuis plusieurs mois le choix du mode de vote électronique. Selon eux, ce mode n’est pas totalement fiable, il peut y avoir des pannes ou des tentatives de fraudes.
Les autorités, elles, affirment au contraire que les résultats attendus samedi seront plus fiables et plus rapides.
Malgré la grogne sociale qui a précédé ce scrutin, les élections semblent gagnées d’avance pour le Premier ministre sortant, Hage Geingod. A 73 ans, l’ancien chef de gouvernement et membre du plus grand Parti politique namibien, le Swapo, a toute les chances de l’emporter face aux autres candidats, sachant que l’actuel président, Hifikepunye Pohamba, issu du même parti que son premier ministre, ne peut briguer un 3ème mandat.
D’autre part, le parti de la lutte anticoloniale et anti-apartheid qui a gagné toute les précédentes élections depuis 1990, jouit d’une popularité inébranlable auprès des électeurs.
Dans ce sens, et pour garantir les élections législatives, le Swapo a promis qu’en cas de victoire, la moitié des élus au parlement et dans le parti, serait désormais des femmes.
De ce fait, pour ne pas imposer un quota de femmes au Parlement, le parti nationaliste a décidé de modifier la Constitution en augmentant le nombre total de députés afin d’éviter que les élus sortants de la gente masculine ne perdent leurs places au parlement.