La justice malgache a confirmé mercredi en appel la condamnation à des peines lourdes de six ans de prison ferme, de trois personnes reconnues coupables d’avoir participé à un trafic de 10.000 tortues d’une espèce protégée.
Comme en première instance, la Cour d’appel de Tulear (sud-ouest) leur a aussi infligé solidairement une amende de 100 millions d’ariarys (23.800 euros) et le versement de 30 millions d’ariarys supplémentaires (7.100 euros) de dommages et intérêts au ministère malgache de l’Environnement.
Les juges ont ordonné leur maintien en détention dès la fin de l’audience, a ajouté le Fonds mondial pour la nature (WWF).
Les trois trafiquants, dont une femme, avaient été arrêtés dans une maison de Betsinjaka (sud-ouest) par la police en avril 2018, en possession de 10.072 spécimens de tortues dites radiées.
En septembre 2015, les douanes de Madagascar ont retrouvé, 771 bébés tortues dans l’aéroport d’Antananarivo, la capitale du pays. Ces tortues, qui appartiennent à une espèce en voie d’extinction, étaient dissimulées dans des chaussettes entre des couches de bébé.
Une vingtaine de tortues n’ont pas survécu à un voyage de plusieurs milliers de kilomètres selon les autorités. Le vol était en partance pour Maurice et à destination finale de Kuala Lumpur en Malaisie. Au mois de juin de la même année, 403 tortues avaient déjà été interceptées par les douanes.
Ces tortues sont victimes d’un important trafic dans le pays. Elles sont vendues au marché noir pour être consommées en soupes. Du bois de rose aux lémuriens, la flore et la faune de Madagascar font l’objet de nombreux trafics, rarement réprimés par la police et la justice de l’île pauvre de l’océan Indien. Une enquête de l’ONG, WWF, avait permis de constater en 2013, que «93 à 2800 tortues étaient saisies par mois à l’issue des contrôles».