L’ancien président sud-africain, Jacob Zuma, a plaidé au début de la semaine, devant la Haute Cour de Pietermaritzburg (nord-est du pays), pour l’abandon des accusations de corruption dans l’affaire de ventes d’armes, dans lequel il est soupçonné d’avoir touché environ 260.000 euros de pots-de-vin du groupe français de défense Thales à la faveur d’un contrat d’armement de près de 4 milliards d’euros conclu en 1999.
Niant à nouveau les charges à son encontre, l’ex-chef d’Etat a dénoncé une « chasse aux sorcières » ainsi qu’un procès « politique », tandis que ses avocats qui ont présenté leurs arguments au tribunal ont parlé d’un « lynchage » de leur client.
Réagissant à ces arguments ce jeudi 23 mai, Wim Trengrove, un des procureurs, a considéré que les « théories du complot » avancées par la défense « sont infondées et contestées et doivent donc être rejetées ». De même qu’il a affirmé qu’« il n’y a pas la moindre preuve que la décision de poursuivre M. Zuma était motivée par la politique ».
Pour lui, le dossier retenu contre l’ex-président « est très lourd » et il est important que ce dernier « soit traité comme un autre ».
Le coaccusé de Zuma, le groupe français Thales qui ne reconnait toujours pas avoir violé la loi dans l’obtention du contrat d’armement, n’a pas non plus obtenu l’abandon des accusations. Alors qu’il a demandé l’arrêt des poursuites estimant que « les très longs retards de cette procédure » empêchent « un procès équitable », Trengrovea retorqué en affirmant qu’« il est absolument évident que Thales a échappé aux poursuites grâce à des ruses malhonnêtes ».
Ce dossier à multiples rebondissements, depuis des années, affecte inévitablement la vie politique sud-africaine. Le nom de Zuma est cité dans plusieurs affaires de corruption. Il a été pour cela poussé à la démission en 2018 et remplacé par son vice-président Cyril Ramaphosa.