Une manifestation pour dire «stop aux violences faites aux femmes» a rassemblé 300 personnes, samedi à Dakar, où l’indignation est vive après plusieurs affaires de viols et de meurtres de femmes, dans un pays où le viol est considéré comme un délit.
Samedi 18 mai, le corps de Bineta Camara, 23 ans, a été retrouvé à son domicile de Tambacounda. La jeune femme a été étranglée après que son agresseur a tenté de la violer.
Le même week-end, le cadavre d’une femme, dévêtue, a été découvert dans le quartier d’Ouakam à Dakar. Puis d’autres victimes se sont ajoutées à une longue liste de violences rapportées ces dernières semaines par la presse, comme la précédente, et celle d’avant encore.
Quelque 300 personnes se sont mobilisées, le samedi 25 mai, sur la Place de la Nation de Dakar. Des militantes féministes, des proches de victimes, des représentants politiques – dont la maire de Dakar Soham El Wardini. Tous réunis pour exiger une réponse ferme des pouvoirs publics face à cette série de violences meurtrières.
«Bineta a été le drame de trop. C’est terrible qu’il ait fallu sa mort pour mobiliser les gens, mais maintenant c’est le combat de tous, des hommes comme des femmes », a expliqué Mohamed Keita un ami de Bineta et ambassadeur auprès de différentes agences onusiennes pour sensibiliser contre les violences faites aux femmes.
Le meurtre de la jeune fille d’une vingtaine d’années, à la suite d’une tentative de viol, à Tambacounda, dans l’est du pays, a ému l’opinion sénégalaise. Selon la police, le meurtrier a été arrêté et est passé aux aveux.
Par ailleurs, Adja Astou Cissé, employée par une télévision privée sénégalaise, a été libérée dimanche, suite à son interpellation la veille par la section recherches de la gendarmerie, à Dakar, pour ses propos sur le viol dans les sociétés peules.
Tout en condamnant le phénomène, l’animatrice, elle-même membre de l’ethnie peule, a déclaré lors d’une émission de la 7TV, jeudi dernier, que «les viols étaient nombreux dans les anciennes sociétés peules».